Mets l' quéniole à cuire (Noël)

Allez mes gins, ar'vlà Noë, comme tous z'ans à l' mânme date. Ej' voulos jusse am'ner em' contribution à tout cho qui s' dit in ch' momint ed'sur ech' jour d'atau (fête), in vous proposant eun' canchon ed' Noë, écrite par ein grand gaillard. I s'agit ed' Jean Dauby (1919-1997). Ech' t'homme-là, i a gramint fait pou nou lanque. I a k'minché in tant qu' jornalisse in novimpe 1945, à l' suite ed' quo i est ed'venu inseignant. 1968 : nou bonhomme i s'intéresse ed' tout près à ch' patois in publiant comme ein seut (forcené) de l' poésie, eun' masse (énormément) d'artiques ed'sur ech' conteux Charles Deulin, eun' réédition ed' l'oeufe à ch' père Jules Mousseron, et plein d'autes quosses...

J'vos laisse chi vec es' quéniole, et comme ej' sais qui d' na qui débutent, jusse après cha el' traduction.

Un oiseau qui se balançait devant ma fenêtre m'a dit :
"Va t'en voir là-haut, va-t'en voir là-haut
Dans l'étable à veaux.
A mon avis, il y aura du nouveau.

(refrain)

Mets la brioche (de Noël) à cuire, l'oie à rôtir,
Casse les noix, mets tes beaux habits
C'est Noël dans notre maison

J'ai frappé à la porte et je suis rentré dans la petite étable
Et tout ébahi, et tout ébahi,
J'ai vu, sur le foin,
Tout souriant, un petit enfant

(refrain)

Sa mère avait un caraco tout en dentelle du pays
Et un tablier, et un tablier
En satin doré
Sur son jupon de velours broché

(refrain)

Je lui ai donné une tarte au fromage et une oie farcie
Du boudin salé, du boudin sucré,
L'enfant m'a souri
J'ai dit au-revoir et merci.

(refrain)

Volà, j'espère qu' cha vous a plu. Si id'n'a qui sav't'nt juer de l' musique, i peuv't'nt s'aprouver (s'essayer), ch'est pas trop rute (compliqué). In attindant, ej' vos souhaite à tertous et tertoutes ed' passer ed' bonnes fêtes ed' Noë in famile, in m' promettant d'alleumer ein chiron (tiot cierche) à l' mémoire ed' tous cheux qui arott'nt pu ête à nou tape ech' jour-là. Joïeux Noë !

Comments

[samba266]

Merci de faire vivre les oeuvres de mon grand-père !

cordialement

[Jacky Wallart]

Bonjour Patryck,

Il est des hommes qu'on ne peut, qu'on ne doit oublier. Jean Dauby en fait naturellement partie. Moi, je l'ai découvert au hasard de recherches dans une bibliothèque municipale. Et, puisqu'à cette époque il faisait encore partie du monde des vivants, il m'aurait réellement plu de le rencontrer.
Pourquoi ? Tout simplement pour le remercier de m'avoir appris qu'une langue, fusse-t-elle régionale, cantonale, communale... fait entièrement partie du patrimoine. C'est le cas pour notre patois, que je préfère dénommer Rouchi.
A cette époque, j'évoluais entre ceux qui le parlaient quotidiennement et ceux qui le comprennaient, tout en commencçant à le renier honteusement. Et, honnêtement, entre ces deux groupes mon coeur balançait.
Je n'oublierai jamais Jean Dauby qui m'a, fort heureusement, permis de choisir le bon camp, celui de ceux qui travaillent à la mémoire d'un pays, de ses hommes et femmes qui le composent, de leurs Histoires, de leurs mots et maux.
Pour finir, une pensée singulière pour cette autre personne venue "blinder" ma foi en cette Histoire à laquelle je tiens tant. Il s'agit d'un poète et écrivain régional dont personne ou presque ne parle plus aujourd'hui et qui pourtant, si je ne m'abuse, est encore parmi nous. Je veux parler ici de Pierre Descamps, qui est avec les mots comme l'aigle sur son aire, dominant le bas-monde en ne craignant presque (plus) rien...
Merci d'avoir pris la peine de lire ce petit hommage à Jean Dauby, et à bientôt Patryck.

[Patryck Froissar]

J'ai eu la chance et l'honneur de connaître Jean Dauby, qui m'a corrigé mes premiers poèmes et m'a enseigné les règles de la versification.
Je saisis l'occasion de lui rendre hommage.

[Marie-Claire]

Joyeux Noël à ti aussi Jacky et à tes proches
J'avoue que jé n'connaissos pas Jean Dauby
Amiteus'mint, Marie-Claire